4 indices pour savoir si vous êtes dans une « vraie » forêt !

Une promenade en forêt, c’est un délice en automne. Mais il y a forêt… et forêt. Avec ces 4 indices simples à observer, vous pourrez mieux percevoir et ressentir le niveau de naturalité de la forêt où vous vous trouvez. Et profiterez encore mieux de votre moment d’immersion dans une forêt vivante !
La forêt est un monde à part. Au croisement de la science et d’un univers de légendes, elle fascine depuis toujours. Il faut dire que ses secrets continuent en partie de nous échapper. Une forêt est un vaste écosystème dont on ne connaît et comprend qu’une petite fraction, tant il mobilise d’espèces et de processus variés, visibles et invisibles, dans une symphonie mystérieuse.
À travers de multiples actions, comme la création des plus grandes réserves biologiques intégrales du pays, le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse œuvre pour des forêts plus résilientes et riches en biodiversité, qui nous apporteront plus de bienfaits, comme le stockage du carbone ou l’épuration de l’eau. Tout cela suppose un suivi scientifique attentif, qui mesure les paramètres d’une bonne santé et d’une haute naturalité du milieu forestier.
Mais même sans être spécialiste en écologie ou en botanique, vous pouvez vous faire une bonne idée de la richesse et du dynamisme de la forêt. Pour ce faire, il vous suffit de suivre le guide et relever ces quatre indices…
1. De la diversité végétale à tous les étages
Voyez-vous plusieurs espèces d’arbres, plutôt qu’une seule ? Pour une même essence, observez-vous plusieurs classes d’âge (plusieurs hauteurs et largeurs de tronc) ? Enfin, relevez-vous des espèces végétales spécifiques dans les différents étages de la forêt (fleurs dans la couche herbacée, arbustes tels que le houx, arbres de taille moyenne comme le charme ou le sorbier…) ? Si vous répondez positivement à ces trois questions, c’est un bon début. Et c’est encore mieux si vous avez affaire à des essences indigènes (hêtre, chêne, charme…), plutôt qu’à des épicéas.
2. Des vieux arbres et du bois mort
Avez-vous croisé plusieurs arbres vieillissants ou morts sur pied au fil de votre balade ? Avez-vous observé du gros bois mort au sol (troncs et branches de plus de 35 cm de diamètre) ? La présence de très gros arbres, y compris abîmés ou mourants, est un signe de bonne santé de l’écosystème forestier. Ces arbres nourrissent le cycle forestier et abritent de nombreuses espèces essentielles à la vie de la forêt, comme les champignons et les insectes saproxyliques (dont le cycle de vie dépend en partie du bois mort). Prenez le temps d’observer leur morphologie étonnante et variée !
3. Une forêt, mille habitats
Soyez attentifs à la diversité des (micro)habitats dans la forêt. Ici : du lierre couvre un vieux tronc. Là : une petite mare s’est formée sous un arbre déraciné. Ici encore : une petite clairière accueille quelques fleurs, un affleurement rocheux se couvre de lichen… Nombre de ces habitats (fissures, cavités, trous de pics…) sont liés à la présence de vieux arbres. On les appelle dendro-microhabitats.
4. Un maillage étendu et continu
Enfin, observez-vous tous les éléments précédents de manière régulière et répétée au cours de votre balade ? Autrement dit : existe-t-il une continuité spatiale de ces caractéristiques du milieu forestier ? Si c’est le cas, les différentes espèces dépendant de ces caractéristiques auront la possibilité de se développer et de se reproduire, assurant la pérennité des fonctions écologiques qu’elles accomplissent.
Vous voilà transformé.e en véritable bioindicateur de la santé des forêts ! Bien entendu, l’évaluation scientifique de l’état de santé et de la naturalité d’une forêt est un rien plus complexe. Mais dans l’ensemble, elle repose bien sur les mêmes paramètres, précisés par des données détaillées et chiffrées.
Vous avez donc fait vos premiers pas dans la compréhension et la perception des forêts naturelles du Parc national. Un premier pas dans une vrai forêt résiliente et riche en biodiversité. Et ça, ça fait du bien, non ?
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Source : Rossi M, Vallauri D, 2013. Evaluer la naturalité. Guide pratique. WWF.
Le Parc national met en œuvre des actions fortes pour la forêt : 1800 ha de forêt laissée en libre évolution en réserve biologique intégrale ; 13000 ha de forêt gérée pour plus de naturalité ; restauration de landes, fonds de vallées ; création de mares forestières…
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