« Wilder Parks » est une initiative de Rewilding Europe, réunissant 10 aires protégées européennes qui s’engagent dans une vision commune : laisser plus de place à la nature, pour lui permettre de se restaurer elle-même et de contribuer au bien-être des habitant.es, tout en offrant des possibilités de reconnexion avec la nature sauvage.

En novembre 2025, à Couvin, le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse (ESEM) a accueilli l’événement de lancement de l’initiative européenne Wilder Parks, coordonnée par Rewilding Europe, qui réunit 10 aires protégées pionnières en Europe.

« En ralliant l’initiative Wilder Parks, nous sommes fiers de pouvoir placer l’Entre-Sambre-et-Meuse et ses précieuses richesses naturelles sur la carte d’Europe, au cœur d’un réseau d’aires protégées pionnières et exemplaires. C’est un honneur pour notre parc national et notre région », souligne Johanna Breyne, Directrice du Parc national ESEM

Laisser la nature faire son job

Situés dans 10 pays différents, de l’Irlande à la Géorgie, en passant par la Suisse, l’Italie ou la Croatie, ces parcs sont représentatifs de la diversité des paysages et habitats naturels d’Europe. Tous s’engagent à laisser plus de place aux dynamiques et processus naturels, qui renforcent et réparent les écosystèmes.

Une nature « plus sauvage », donc, mais pas moins utile ! Car laisser la nature faire son job, cela permet aussi de fournir de nombreux services à la société. Lorsqu’elle s’épanouit librement dans de vastes aires protégées, la nature fonctionne mieux, apportant ainsi divers bénéfices pour la biodiversité, le climat et la société.

10 Wilder Parks pionniers en Europe :

- Entre-Sambre-et-Meuse NP, Belgium (22.500 ha)

- Kemeri NP, Lettonie (36.000 ha)

- Lonjsko Polje Nature Park, Croatie (50.650 ha)

- Lake Skadar NP, Monténégro (40.000 ha)

- Parc national suisse, Suisse (17.000 ha)

- Vashlovani Protected Areas, Géorgie (49.000 ha)

- Lower Saxony Wadden Sea NP, Allemagne (345.000 ha)

- Cilento, Vallo di Diano, and Alburni NP, Italie (190.000 ha)

- Font Roja and Serra Mariola Nature Parks, Espagne (23.000 ha)

- Wild Nephin NP, Irlande (15.000 ha).

Des avantages écologiques, mais aussi financiers.

Par exemple, les forêts en libre évolution (comme les 1.800 ha de réserves biologiques intégrales du Parc national) accueillent non seulement plus de biodiversité, mais captent aussi très efficacement le carbone, ce qui contribue à la lutte contre le changement climatique. Elles retiennent bien l’humidité, ce qui les rend plus résilientes face aux sécheresses. Et elles offrent aussi des zones de fraîcheur en cas de canicule.

De même, une vallée renaturée, avec une rivière qui sinue à nouveau librement et déborde dans des zones humides conservées, comme c’est le cas à La Prée (Couvin), dans la vallée de l’Eau Blanche, cela permet de mieux retenir l’eau et d’atténuer l’impact des inondations en aval lors d’événement météo extrêmes.

L’initiative est aussi synonyme d’opportunités pour le Parc national. « Des financements sont prévus pour les Wilder Parks comme nous », indique Johanna Breyne. Des projets pionniers pour valoriser la nature exceptionnelle du Parc national, et qui, on l’espère, seront porteurs d’emplois pour notre région.

« Augmenter la naturalité des écosystèmes, c’est avant tout une question de bon sens », résume J. Breyne. Sans oublier que cela accroît l’attractivité du Parc national et de la région. D’ailleurs, se balader dans les forêts en libre évolution du Parc national, en restant sur les sentiers, est non seulement autorisé, mais conseillé, tant l’expérience d’immersion y est saisissante.

Différentes approches

Le Parc national combine différentes approches complémentaires en matière de restauration et de valorisation de la nature. Ainsi, à côté de ses grandes actions de réensauvagement, des restaurations ciblées de milieux ouverts et des actions de renforcement du maillage écologique se poursuivent. Il en va de même du soutien apporté aux agriculteurs et agricultrices qui favorisent la biodiversité dans leurs fermes, notamment à travers le réseau des Étoiles du Parc national, mettant en valeur l’économie locale. Enfin, le Parc national mène un projet emblématique de remise en place du pâturage itinérant, destiné notamment à entretenir les pelouses calcaires de Calestienne.